En 1912, après plus d'un siècle de différends et alors que la France concentre sa flotte en Méditerranée, la Marine et la Guerre ne parviennent pas à s'entendre pour assurer la défense des côtes. La Grande Guerre, avec ses besoins en artillerie lourde récupérée sur les côtes et la menace sous-marine qui risque d'asphyxier l'Entente, conduit le Parlement à forcer les deux ministères à s'entendre : en 1917, la défense des côtes est confiée à la Marine. Après le traité de Washington (1922) et avec pour priorité la sécurité du bassin méditerranéen menacée par l'Italie présente en Libye et active en Tunisie, la Marine conçoit un programme de défense du littoral. Tirant les leçons des opérations des Dardanelles (1915), ce programme constitue l'un des quatre volets du Statut naval de 1923 présenté à la Chambre par le ministre Flaminius Raiberti.
Entraîné par des parlementaires actifs, tels Boussenot, Chappedelaine, Goude ou de Kerguézec, le Parlement soutient la Marine en lui accordant les crédits requis et en la poussant à rationaliser la reconstruction de la défense de ses bases navales. Au début des années 1930, le programme de défense des côtes méditerranéennes est consolidé et son exécution bien entamée. Face à une Italie rivale, voire hostile, la priorité est donnée à la défense des bases de Toulon et Bizerte, armées des ouvrages d'artillerie les plus importants. Ironie de l'histoire, ce sont ces ouvrages contre lesquels eurent à lutter les Alliés lors des débarquements de 1942 et 1944.
© PUR (4e de couverture)
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